11 mars 2007

Hurler à la Lune

Les peuples du nord québécois se servaient des hurlements des loups pour trouver du gibier. Les Amérindiens leur vouaient une totale admiration, ils allaient jusqu’à les surnommés «frères sauvages». Contrairement à eux, au Moyen Âge, les gens considéraient le loup comme une menace; une bête féroce et sanguinaire qui tue sans discrimination et qu’il faut chasser. Les travaux de Pasteur n’ont aidé en rien à sa réputation, en l’accusant d’être le principal vecteur de la rage. Depuis longtemps, les humains le chasse par peur, pour la fourrure, ou indirectement, en bâtissant des villes de plus en plus grandes.
Malgré tout, le loup survit à l’activité humaine grâce à sa grande capacité d’adaptation qui l’a mené à se répandre à travers presque tout l’hémisphère Nord. Seuls les déserts et les hauts sommets au climat rigoureux ont pu freiner sa dispersion.
Même si le loup occupe une grande superficie, cet animal figure sur plusieurs listes de protection de la faune comme la LEP (Loi sur les Espèces en Péril) au niveau fédéral, et au Québec, la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, en plus de plusieurs autres à l’échelle internationale. Près de nous, dans la région du parc de la Mauricie, la sauvegarde des loups représente un grand défi puisque les meutes se déplacent continuellement. À l’intérieur du parc, la meute est protégée. Par contre, hors de ces limites, les loups sont à la merci des trappeurs et de leurs pièges. D’ailleurs, le piégeage est la cause d’un peu plus de 40% des décès de la population des loups de l’Est à chaque année.
La faible population de loup de l’Est nuit à l’équilibre de cet écosystème. L’absence de prédation du loup cause un développement anormalement grandissant des espèces comme le castor, l’orignal et les cervidés. Prochainement, si la surpopulation se maintient, ils risquent de créer un épuisement des ressources végétales disponibles. Ces espèces vont s’éliminer d’elles-mêmes, ainsi que plusieurs autres herbivores moins compétitifs. La présence du loup est indispensable à l’équilibre et à la maintenance d’une plus grande biodiversité dans cet environnement.
En tant que visiteurs des parcs nationaux, il est important de ne pas détruire les tanières et, surtout, de ne pas encourager les activités écotouristiques, telles que l’appel du loup. La simulation d’un hurlement semblerait nuire à la recherche de nourriture de la meute. Face à cette menace ou ce signal, les membres restent ensembles afin de surveiller les louveteaux.





Faits divers

• Le loup de l’Est, Canis lupus lycaon, après analyses génétiques, est un mélange de coyote et de loup roux.
• La morsure d’un loup est deux fois plus puissante que celle d’un gros chien.
• Ils mangent des petits fruits et des plantes.
• Seul le couple alpha possède le droit de s’accoupler. En général, ils restent unis jusqu’à la mort.
• Ils chassent le nez au vent et les oreilles dressées. Ils peuvent repérer l’odeur d’un orignal à 300m. Le premier à sentir la proie, s’immobilise. Les autres confirment en balançant la queue et en sautillant silencieusement.
• La louve prépare plusieurs tanières avec des provisions enterrées à proximité, dans l’éventualité, où la sécurité de ses louveteaux ne pourrait plus être assurée complètement.
• À la naissance, les louveteaux pèsent de 300 à 500g.
• En 2001-2002, les trappeurs ont déclaré 357 peaux d’une valeur de 30 723$, pour une moyenne de 86.00$ chacune.
Par Geneviève Cabana

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